Wednesday, February 24, 2016

FAS - New Global One-Sheet (Front and Back) + French Translation of Scenario by Martial Pisani



Alright here we go. Here's the American + global poster for my recent short, it has a front and back side. Illustration by Melissa Kay, design by me.




Here is my scenario for the film translated from English into French by the great Martial Pisani. I'll go through it and make a couple adjustments here and there over the next few days if needed.

Enfant, j’ai souvent rêvé que je baisais une succube. C’est une illustration dans la première édition du Manuel des Monstres de Donjons et Dragons qui m’avait mis l’idée en tête. C’était dans les années 1980, à l’époque de la « panique satanique » : si on volait des cassettes de Dio au Kmart, c’était forcément la faute de Donjons et Dragons. Attendez, j’étais un garçon intelligent, je n’avais pas besoin de Donjons et Dragons pour détester Dieu : je le haïssais depuis mes deux ans (Dieu lui-même et le concept de dieu). S’il y a quelque chose de satanique que Donjons et Dragons a évéillé en moi, c’est l’envie de baiser une succube, c’est de me donner envie de baiser une succube. J’allais traîner au rayon « Sciences occultes » de Waldenbooks à la recherche d’incantations magiques… même si à la fin je ne trouvais que des gentils sorts druidiques. Les choses sont devenues plus intéressantes quand les journaux nationaux se sont pris de passion pour cette histoire de maison hantée par des démons à West Pittson. Le père de la famille prétendait avoir été violé plusieurs fois par une succube. Enfin du concret. Mais sa description était très loin de ce que j’imaginais. Sa succube avait un corps de vieille, des yeux de cochon et un cul de chien à la place de la bouche. Quand j’ai vu sa tête, je n’ai pas avalé son histoire de sexe. Du coup, quand la famille a déménagé, je me suis dit qu’il fallait que j’aille dans cette maison pour monter dans la chambre, fermer la porte, et voir si je ne pouvais pas tremper le biscuit. J’avais tout prévu Il n’y a qu’à quatorze ans qu’on fait ce genre de chose Le problème est que quand j’ai appelé ma copine pour lui demander si sa grande sœur pouvait me conduire jusqu’à la fameuse maison en voiture, Dana (ma copine), a voulu savoir ce que je comptais faire. Je lui ai dit que je n’allais pas faire grand-chose. Comme elle ne m’a pas cru, je lui ai dit la vérité Elle a mise à pleurer. Elle voulait savoir ce qu’une succube avait de plus qu’elle. Des ailes de chauve-souris, déjà. Elle était vraiment fâchée. On n’avait jamais couché ensemble et je m'apprêtais à entrer par effraction chez des étrangers dans l'espoir de coucher avec un démon. Ma copine m’a balancé que j’étais malade, qu’une idée pareille ne pouvait sortir que de l’esprit d’un type qui avait écrit un scénario pour Short Circuit 3 où Johnny 5 attrapait le SIDA. J’ai raccroché le téléphone. Le lendemain les nouveaux propriétaires emménageaient, les journalistes étaient de retour, et je n’avais plus aucune chance d’entrer à l’intérieur. Qu’est-ce qu’il me restait à faire ? J’ai branché mes écouteurs, sauté sur mon vélo et mis à fond « All I need is a miracle. » J’étais un petit malin, on aurait pu s'attendre à mieux comme approche. Mon grand frère était mon tuteur légal et celui de ma sœur. Dans le quartier, j’étais connu comme le mec avec qui on pouvait partager une clope sur le trottoir quand j’avais fini mon repas, jusqu'à ce que je me lève pour aller aux chiottes. Dana, ma copine, qui avait 13 ans, me prenait un peu pour le roi du quartier. Un vrai Mickey Hargitay. En vrai, je n’avais même jamais pincé un téton. Mettons que je sois entré dans cette maison avec la succube : et après, quoi ? quoi ??? « C’était sympa. » ? On aurait fait l’amour et je lui aurais dit que j’allais bientôt revenir ? J’avais un autre plan, mec. Mon idée était que Dana entre en scène quand il n’est plus question de Dana, quand, pour moi, c’est la succube qui arrive. Je voulais faire plusieurs visites là-bas. Je voulais la faire venir « in situ » et la faire revenir. D’accord, disons que tu fais apparaitre ta succube, qu’elle se matérialise dans la chambre. Tu te donnes tout entier, tu te donnes corps et âme. « Te voilà. Et me voilà. » Si ça te semble difficile, c’est que tu n’aimes pas le sexe. T’as envie qu’elle se pointe encore et encore. Allonge-toi et laisse-la faire le premier pas. Je vais vous dire deux ou deux trois trucs : dans ce que je m’imagine, on ne fait pas le missionnaire avec elle... ET POURTANT. Elle est câline et vampirique. Tu restes là sur le dos avec les bras écartés. Tu lui fais signe de s’avancer, tu lui attrapes les fesses et tu les écartes. Elle va grimper sur toi et commencer à te chevaucher. Tu vas te faire pomper la bite comme par un aspirateur. Elle va griffer ta gorge précancéreuse, battre de ses ailes de chauve-souris, et te baiser jusqu’à t’en dégoûter. N’oublie pas que tu dois pouvoir bouger tes hanches avec légèreté, comme le Christ dans la toile d’Holbein baptisée, au passage, « Le Christ au Tombeau ». On fait ce qu’on peut... La voilà, avec ses incroyables auréoles de sueur, écrasant ses hanches sur les tiennes jusqu’à ce que ce putain de liquide huileux se répande sur ton bassin. Te voilà en bouillie, aspiré, lessivé. C’est ça. Une relique gorgée de sang. Je vais me taper la reine des ténèbres. J’imaginerai au fur et à mesure le côté occulte de la chose. Je l’inventerai. Vous avez déjà entendu parler de transfert de pouvoir ? Vous savez ce que symbolisent les chiffres 2, 6, 7 etc. ? Vous pensez que je pourrais trouver une succube soumise et dominatrice ? Je suis où déjà ? Vous croyez que je suis au club ? Dans un bar ? Je suis sur Internet. Je me perds entre les blagues de mauvais goût, les choix absurdes, et l’évaporation chimique.


written directed and edited by Craig Keller
starring and narrated by Stephen Gurewitz
also featuring Eliana Ceniceroz and Dan Mele
additional camerawork by Britni West and Eliana Ceniceroz
poster art by Eliana Ceniceroz and design/art-direction by Craig Keller
16 minutes / 1.78:1 (16x9) aspect ratio

ADVISORY: NSFW — Contains Mature Content & Themes

Please view in full-screen mode or at the Vimeo page itself — and feel free to share. Thanks!

FAS from Craig Keller on Vimeo.



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Wednesday, February 17, 2016

Indigo (In the Series "Cinemasparagus Turns 10")


Part of a year-long retrospective series of pieces 'of note' published here over the course of the first ten years of Cinemasparagus. The following was originally posted on September 29, 2008.


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Silly/Con Graphics



"You know the end of the movie 2001, where the Starchild's coming down to the earth, with its eyes wide open? That's these kids; they're going to shift everything."

Indigo by Stephen Simon, 2003:



2001: A Space Odyssey by Stanley Kubrick, 1968:



Indigo by Stephen Simon, 2003:



Full Metal Jacket by Stanley Kubrick, 1987:



There's practically nothing to say about this film that isn't already present in every contemplation of the generic. And yet the form, the existence of Indigo raises at least one question: Where does the vanity project end, and personal cinema commence?

The answer starts (lies?) at pixel-x, plotted somewhere along that chromatic, Gradient Tool'd band that illustrates the cinema ("cela s'appelle l'aurore") whenever it lap-dissolves to crepuscular A/V propaganda. Indigo'ism is an ideology or conviction-system (keyword: system) like any other — Christianity, etc. Hence Stephen Simon's Indigo, founded on the ridiculous and assuredly outmoded principle that "the children" are innocent lambs who, withal, can point us in the direction of ego-chloroformed thought, unitchy/ants-less rolls in the grass, and Roubini-appeasing economic safeguards. Or so we'd be led to believe.

Indigo by Stephen Simon, 2003:



It says something about adults so adrift, and so shallow, that they experience repeated, even (let us say) post-Vinelandian urges to stare backward into the (hindsought) blank slate of childhood, to chase the dream of the Holy Idiot, with the notion it will justify their own blankness of idea-actualization, or of actual ideas, and, in the parlance of regression, synch up with the discovery of some way 'out' from the piles and piles of traumas, disappointments, and outright abuse that they themselves have endured through their largely ineffectual, and/or hair's-breadth-from-abusive, bluebirdbrain'd (jackdraw'n? <— ink enough?) American lives.

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Wednesday, February 10, 2016

Free of Thought


Kitchen-Sink Drama




Nathan Barillaro follows up his excellent first feature Metaffliction (viewable at NoBudge here) with this 2015 portrait of the dissolution of a relationship between two Melbourne twenty-somethings (played by John Russell and Mella Gardner). In a few senses, it's "the same old story": the relationship-film ad absurdum: endless depressed bumming around the house, fighting over dirty dishes, arguments aggravated by altered states, languid slow-burn sketching out the couple's dynamic until the moment things turn pear-shaped because the white male is one more insensitive deadbeat in indie cinema's long line of same. The girlfriend Gardner is two to three levels above the loser BF Russell, but they've moved in together, and she's not repulsed by his lips on her body. In other words, it's exactly like real life; Barillaro's movie is nothing if not an exasperating-because-true depiction of the usual toxic-couple routine. The film plays out in 1 hour and 34 minutes of short, sometimes perfunctory scenes whose sum powers the parts. Free of Thought chronicles the distinct privilege of individuals given free range to treat one another, and themselves in the process, like animals.

"Human beings are built to communicate."











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Monday, February 08, 2016

Sabbatical

Colvinist Cinema




You can watch the film in its entirety (1 hour 12 minutes) for free here (obviously click and view in full-screen mode):



Merriam-Webster:

adjective sab·bat·i·cal \sə-ˈba-ti-kəl\

1: of or relating to a sabbatical year

2: of or relating to the sabbath (sabbatical laws)


In Brandon Colvin's Sabbatical [2014], Robert Longstreet plays Ben Hardin, a college literature professor who has taken leave from his institution to tend to his mother Elizabeth (Rebecca Koon) convalescing at the family home following a stroke. Hometown ex-girlfriends (Rhoda Griffis) and school peers (Thomas Jay Ryan) enter the scene answering requests for general aide, emotional companionship, and buttressing a deadbeat brother (Kentucker Audley) who has arrived not so much to help out as to prolong a period of drifting.

Colvin's film is a world that longs for the glance and the hewn. Heads bow at length, bodies present their backs to the camera, breath held: a visual hum with all suspense for outburst or eruption, irruption, defused, diffused, by the soft filtering by DP Aaron Granat of a light that acquires and imbues a holy or merciful tuck upon individuals troubled bodily in abstraction. Godard in Vivre sa vie on hens, Nana/Anna Karina, Bresson, etc.: "If you take off the outside, there remains the inside. If you pull back the inside, then you see the soul.”

Vivre sa vie, film en douze tableaux by Jean-Luc Godard, 1962:



Sabbatical addresses an entire tradition of pictorialism — in filmmaking (Robert Bresson, Charles Burnett [especially The Horse]), in painting (Andrew Wyeth, James McNeill Whistler). Thinking confronts the exterior and the interior world: what's now being termed augmented reality (coming down the road to us soon, via Meta, Magic Leap, HoloLens, Apple works-in-progress), a mixed reality.

Christina's World by Andrew Wyeth, 1948:


Arrangement in Grey and Black No. 1 by James McNeill Whistler, 1871:


Un condamné à mort s'est échappé, ou le Vent souffle où il veut by Robert Bresson, 1956:

The Horse by Charles Burnett, 1973:



Colvin films thought and thought's interruption, concentration of thought and the breaking of concentration. Concentration manifest, hewn, in framing of image and the focus of the sound-recording: the scratch of Ben scrawling across an adolescent writing desk. Interruption from work, plans, projects for errands, chores: Ben's mother experiencing a stroke; Ben fixing a broken old TV set; his dropping mom off for church service; the arrival of Dylan/Kentucker, the useless sibling; their mother falling ill again. Each thought 'caught' in the shot, with each 1.37 frame a discrete unit, no camera movement.

A sequence of locked-frames, the flow of consciousness versus concerted impediment.












Like a spell intoned with gradual urgency, these sentences are spoken throughout the picture:

"Don't wake up." (Ben to Dylan, crashed on the recliner)

"Wake up." (hometown friend to Ben, crashed on his living room sofa)

"Wake up." (Ben to his mom in bed, unable to be roused)

Then, Ben (mentioning Robert Longstreet once more, as this is the best performance of his formidable career to date), at the end of the film: "Last time I was scared. Now it's not so bad."

An increasing urgency, gradually given over to dimming. This is the terrible, calm, and urgent beauty of Brandon Colvin's film.



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