Alright here we go. Here's the American + global poster for my recent short, it has a front and back side. Illustration by Melissa Kay, design by me.
Here is my scenario for the film translated from English into French by the great Martial Pisani. I'll go through it and make a couple adjustments here and there over the next few days if needed.
Enfant, j’ai souvent rêvé que je baisais une succube. C’est une illustration dans la première édition du Manuel des Monstres de Donjons et Dragons qui m’avait mis l’idée en tête. C’était dans les années 1980, à l’époque de la « panique satanique » : si on volait des cassettes de Dio au Kmart, c’était forcément la faute de Donjons et Dragons. Attendez, j’étais un garçon intelligent, je n’avais pas besoin de Donjons et Dragons pour détester Dieu : je le haïssais depuis mes deux ans (Dieu lui-même et le concept de dieu). S’il y a quelque chose de satanique que Donjons et Dragons a évéillé en moi, c’est l’envie de baiser une succube, c’est de me donner envie de baiser une succube. J’allais traîner au rayon « Sciences occultes » de Waldenbooks à la recherche d’incantations magiques… même si à la fin je ne trouvais que des gentils sorts druidiques. Les choses sont devenues plus intéressantes quand les journaux nationaux se sont pris de passion pour cette histoire de maison hantée par des démons à West Pittson. Le père de la famille prétendait avoir été violé plusieurs fois par une succube. Enfin du concret. Mais sa description était très loin de ce que j’imaginais. Sa succube avait un corps de vieille, des yeux de cochon et un cul de chien à la place de la bouche. Quand j’ai vu sa tête, je n’ai pas avalé son histoire de sexe. Du coup, quand la famille a déménagé, je me suis dit qu’il fallait que j’aille dans cette maison pour monter dans la chambre, fermer la porte, et voir si je ne pouvais pas tremper le biscuit. J’avais tout prévu Il n’y a qu’à quatorze ans qu’on fait ce genre de chose Le problème est que quand j’ai appelé ma copine pour lui demander si sa grande sœur pouvait me conduire jusqu’à la fameuse maison en voiture, Dana (ma copine), a voulu savoir ce que je comptais faire. Je lui ai dit que je n’allais pas faire grand-chose. Comme elle ne m’a pas cru, je lui ai dit la vérité Elle a mise à pleurer. Elle voulait savoir ce qu’une succube avait de plus qu’elle. Des ailes de chauve-souris, déjà. Elle était vraiment fâchée. On n’avait jamais couché ensemble et je m'apprêtais à entrer par effraction chez des étrangers dans l'espoir de coucher avec un démon. Ma copine m’a balancé que j’étais malade, qu’une idée pareille ne pouvait sortir que de l’esprit d’un type qui avait écrit un scénario pour Short Circuit 3 où Johnny 5 attrapait le SIDA. J’ai raccroché le téléphone. Le lendemain les nouveaux propriétaires emménageaient, les journalistes étaient de retour, et je n’avais plus aucune chance d’entrer à l’intérieur. Qu’est-ce qu’il me restait à faire ? J’ai branché mes écouteurs, sauté sur mon vélo et mis à fond « All I need is a miracle. » J’étais un petit malin, on aurait pu s'attendre à mieux comme approche. Mon grand frère était mon tuteur légal et celui de ma sœur. Dans le quartier, j’étais connu comme le mec avec qui on pouvait partager une clope sur le trottoir quand j’avais fini mon repas, jusqu'à ce que je me lève pour aller aux chiottes. Dana, ma copine, qui avait 13 ans, me prenait un peu pour le roi du quartier. Un vrai Mickey Hargitay. En vrai, je n’avais même jamais pincé un téton. Mettons que je sois entré dans cette maison avec la succube : et après, quoi ? quoi ??? « C’était sympa. » ? On aurait fait l’amour et je lui aurais dit que j’allais bientôt revenir ? J’avais un autre plan, mec. Mon idée était que Dana entre en scène quand il n’est plus question de Dana, quand, pour moi, c’est la succube qui arrive. Je voulais faire plusieurs visites là-bas. Je voulais la faire venir « in situ » et la faire revenir. D’accord, disons que tu fais apparaitre ta succube, qu’elle se matérialise dans la chambre. Tu te donnes tout entier, tu te donnes corps et âme. « Te voilà. Et me voilà. » Si ça te semble difficile, c’est que tu n’aimes pas le sexe. T’as envie qu’elle se pointe encore et encore. Allonge-toi et laisse-la faire le premier pas. Je vais vous dire deux ou deux trois trucs : dans ce que je m’imagine, on ne fait pas le missionnaire avec elle... ET POURTANT. Elle est câline et vampirique. Tu restes là sur le dos avec les bras écartés. Tu lui fais signe de s’avancer, tu lui attrapes les fesses et tu les écartes. Elle va grimper sur toi et commencer à te chevaucher. Tu vas te faire pomper la bite comme par un aspirateur. Elle va griffer ta gorge précancéreuse, battre de ses ailes de chauve-souris, et te baiser jusqu’à t’en dégoûter. N’oublie pas que tu dois pouvoir bouger tes hanches avec légèreté, comme le Christ dans la toile d’Holbein baptisée, au passage, « Le Christ au Tombeau ». On fait ce qu’on peut... La voilà, avec ses incroyables auréoles de sueur, écrasant ses hanches sur les tiennes jusqu’à ce que ce putain de liquide huileux se répande sur ton bassin. Te voilà en bouillie, aspiré, lessivé. C’est ça. Une relique gorgée de sang. Je vais me taper la reine des ténèbres. J’imaginerai au fur et à mesure le côté occulte de la chose. Je l’inventerai. Vous avez déjà entendu parler de transfert de pouvoir ? Vous savez ce que symbolisent les chiffres 2, 6, 7 etc. ? Vous pensez que je pourrais trouver une succube soumise et dominatrice ? Je suis où déjà ? Vous croyez que je suis au club ? Dans un bar ? Je suis sur Internet. Je me perds entre les blagues de mauvais goût, les choix absurdes, et l’évaporation chimique.
written directed and edited by Craig Keller
starring and narrated by Stephen Gurewitz
also featuring Eliana Ceniceroz and Dan Mele
additional camerawork by Britni West and Eliana Ceniceroz
poster art by Eliana Ceniceroz and design/art-direction by Craig Keller
16 minutes / 1.78:1 (16x9) aspect ratio
ADVISORY: NSFW — Contains Mature Content & Themes
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FAS from Craig Keller on Vimeo.