A World's Fair of modern(ist) form, Alain Resnais's short, plastic essay-poem-film Le chant du styrène [The Song of the Styrene, 1958] takes the viewer on a backward journey from the final removal of finished plastic products off the mold, through the process of manufacture, to their petrochemical concoction and elemental origin. We learn styrene used to be made from benzoin, drawn from the resin of the bush Styrax.
The film was commissioned by the industrial concern Pechiney. Resnais eluded their expectations; his effort is a Mad Men campaign run Tati-influenced riot, a Season 7 brainstorm in a Season 1 backdrop. He enlisted Raymond Queneau to write the voice-over narration (read by Pierre Dux), which is comprised wholly of alexandrines; a stanza by Victor Hugo acts as prologue. Then of course Pierre Barbeau added a rich and dynamic score for strings, itself a small masterpiece...
The film exists in versions featuring two different opening titles respectively: one maintains Resnais's original: "Le chant du styrène." The other merely announces: "STYRENE," and it's this version (a Janus Films print) that appears on The Criterion Channel and on the Criterion Blu-ray of Last Year in Marienbad. Alteration for the sake of a Pechiney in-house print, intended for screening at the corporate getaway?
The film moves from Mon oncle to Red Desert. Its structure and imagery echo that of Resnais's earlier Night and Fog. Here is a different kind of "concentration" camp, albeit one not without, to quote Queneau's script, its own "origins obscure". The film concludes on a plunge into the primordial: now proved prophetic: the siren's song of industry: "the future's in plastics"? •
There's an excellent text on the film by Pierre Lazlo viewable here as a PDF.
Here is Raymond Queneau's voice-over text in full:
O temps, suspends ton bol, ô matière plastique !
D'où viens-tu ? Qui es-tu ? et qu'est-ce qui explique
Tes rares qualités ? De quoi es-tu donc fait ?
Quelle est son origine ? En partant de l'objet
Retrouvons ses aïeux ! Qu'à l'envers se déroule
son histoire exemplaire. Voici d'abord le moule.
Incluant la matrice, être mystérieux,
il engendre le bol ou bien tout ce qu'on veut.
Mais le moule est lui-même inclus dans une presse
qui injecte la pâte et conforme la pièce.
Ce qui présente donc le très grand avantage
d'avoir l'objet fini sans autre façonnage.
Le moule coûte cher : c'est un inconvénient -
mais il peut re-servir sur d'autres continents
Le formage sous vide est une autre façon
d'obtenir des objets : par simple aspiration.
A l'étape antérieure, adroitement rangé,
Le matériau tiédi est en plaque extrudé.
Pour entrer dans la buse il fallait le piston
et le manchon chauffant - ou le chauffant manchon
Auquel on fournissait - Quoi ? Le polystyrène
vivace et turbulent qui se hâte et s'égrène.
Et l'essaim granulé sur le tamis vibrant
fourmillait tout heureux d'un si beau colorant.
Avant d'être granule on avait été jonc,
joncs de toutes couleurs, teintes, nuances, tons
Ces joncs avaient été suivant une filière
un boudin que sans fin une vis agglomère
Et ce qui donnait lieu à l'agglutination ?
Des perles colorées de toutes les façons.
Et colorées comment ? Là devient homogène,
le pigment qu'on mélange à du polystyrène.
Mais avant il fallut que le produit séchât
et, rotativement, le produit trébucha.
C'est alors que naquit notre polystyrène
polymère produit du plus simple styrène.
Polymérisation : ce mot, chacun le sait,
désigne l'obtention d'un complexe élevé
de poids moléculaire. Et dans un autoclave
machine élémentaire à la panse concave
les molécules donc s'accrochant, se liant
en perles se formaient. Oui, mais - auparavant ?
Le styrène n'était qu'un liquide incolore
Quelque peu explosif et non pas inodore.
Et regardez-le bien : c'est la seule occasion
pour vous d'apercevoir le liquide en question.
Le styrène est produit en grande quantité
A partir de l1éthyl-benzène surchauffé.
Faut un catalyseur comme cela se nomme
oxyde ou bien de zinc ou bien de magnésium.
Le styrène autrefois s'extrayait du benjoin
provenant du styrax, arbuste indonésien.
De tuyau en tuyau ainsi nous remontons
à travers le désert des canalisations
vers les produits premiers, vers la matière abstraite
qui circulait sans fin, effective et secrète.
On lave et on distille et puis on redistille
et ce ne sont pas là exercices de style.
L'éthylbenzène peut - et doit même éclater
si la température atteint certain degré.
Il faut se demander maintenant d'où proviennent
ces produits essentiels : éthylène et benzène.
Ils s'extraient du pétrole, un liquide magique
qu'on trouve de Bordeaux jusqu'au coeur de l'Afrique.
Ils s'extraient du pétrole et aussi du charbon.
Pour faire l'un et l'autre, et l'autre et l'un sont bons.
Se transforment en gaz, le charbon se combure
et donne alors naissance à ces hydrocarbures.
On pourrait repartir sur ces nouvelles pistes
et rechercher pourquoi et l'un et l'autre existent.
Le pétrole vient-il de masses de poissons ?
On ne sait pas trop ni d'où vient le charbon.
Le pétrole vient-il du plancton en gésine ?
Question controversée... obscures origines...
Et pétrole et charbon s'en allaient en fumée
Quand le chimiste vint qui eut l'heureuse idée
de rendre ces nuées solides et d'en faire
d'innombrables objets au but utilitaire.
En matériaux nouveaux ces obscures résidus
Sont ainsi transformés. Il en est d'inconnus
qui attendent encore un travail similaire
pour faire le sujet d'autres documentaires.
"Vacuum forming offers another solution to create an object, simply through suction." Resnais takes the so-called industrial film and elevates it to the level of art. It blows the pants off of everyy episode of How It's Made.
The film works backward from the "object". (More films should.) •
===
No comments:
Post a Comment
Note: Only a member of this blog may post a comment.